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13 avril 2010

Alimentation et maladie d'Alzheimer

C'est en 1906 que le neuropathologiste allemand Alois Alzheimer décrit cette maladie pour la première fois. Cent ans après, le nombre de personnes atteintes par cette maladie ne cesse d'augmenter.

La maladie d'Alzheimer est une pathologie neuro-dégénérative du cerveau touchant principalement les personnes âgées (mais les atteintes précoces - c'est à dire aux environs de 40 ans - existent), et on observe la maladie chez 25% des personnes de de plus de 80 ans.

En France, on estime à 650 000 le nombre de personnes atteintes par la maladie.

72% des résidents en maison de retraite sont des malades Alzheimer, et les 3/4 des malades Alzheimer sont dépendants.

La dégénérescence du cerveau entraîne une détérioration progressive des fonctions cognitives de l'individu.La personne touchée, perd tout d'abord la mémoire récente, a des troubles du comportement, et, petit à petit, on assiste à la disparition des facultés physiques et individuelles de l'individu.


Les liens entre alimentation et maladie d'Alzheimer sont très étroits : tout d'abord parce que l'apparition de la maladie est liée à certains facteurs alimentaires, et parce qu'ensuite, lorsque la maladie est présente, elle retentit énormément sur le comportement alimentaire des malades, ce qui aura un impact important sur la qualité de vie et la longévité du malade.

Facteurs protecteurs et facteurs à risque

Plusieurs facteurs liés à l'alimentation ont été identifiés comme étant protecteur vis à vis de la maladie d'Alzheimer ou au contraire comme étant des facteurs de risque dans cette maladie. 

Les facteurs protecteurs liés à l'alimentation vis à vis de la maladie seraient :

-        le vin : l'étude PAQUID a retrouvé une relation positive entre une consommation de vin modérée (de l'ordre de 0,25 à 0,5 litre par jour) et une moindre incidence de la maladie d'Alzheimer (risque 5 fois moins élevé de démence à 3 ans).

Il est pourtant reconnu que l'alcool a des effets délétères sur le cerveau, ce n'est donc    pas grâce à l'apport en alcool que le vin est protecteur. Les hypothèses portent donc sur les effets antioxydants du vin, sur les effets au niveau du métabolisme des lipides...

-       les flavonoïdes : le stress oxydatif joue un rôle très important dans la survenue de la démence; les flavonoïdes sont des anti-oxydants puissants, que l'on trouve dans les aliments végétaux (fruits et légumes principalement, mais thé, vin). 

    On a pu constater que le niveau d'apports en flavonoïdes de la ration alimentaire était inversement proportionnel au risque de démence.

  - le cholestérol :

Il n'y a pas de relation entre le taux total de cholestérol, et la survenue de la maladie d'Alzheimer, par contre, un taux élevé de cholestérol HDL semble être une protection, au même titre sans doute que dans les maladies vasculaires.

    

  - la vitamine E  :

un taux plasmatique bas de vitamine E est relié à un risque plus élevé de développer une démence.

       les facteurs de risque liés à l'alimentation vis à vis de la maladie seraient :

-      la teneur en aluminium de l'alimentation.

Bien que l'interprétation des études menées sur ce sujet soit ambiguë, l'etude

de PAQUID a tout de même retrouvé un lien entre fréquence d'apparition de la

maladie d'Alzheimer et teneur en aluminium de l'eau du réseau (l'aluminium

pouvant être utilisé dans les traitements des eaux). Cette relation n'est cependant

pas encore clairement établie, et pour l'instant, il n'y a pas lieu d'être alarmiste

(rapport de l'Afssa sur les risques sanitaires liés à l'aluminium). 

 

Une fois la maladie déclarée

La maladie d'Alzheimer est une pathologie qui va entraîner, au fur et à mesure de son développement, des pertes de repère, de mémoire et des difficultés pour la personne atteinte de la maladie à gérer sa nourriture : faire les courses, choisir les aliments, les conserver correctement ,penser à manger…, tout cela deviendra compliqué.

La perte de poids est souvent l'un des facteurs qui permettent de poser le diagnostic de la maladie d'Alzheimer.

Plus tard, la personne ne reconnait plus grand-chose (les aliments, se servir des couverts..) ce qui risque de conduire à des apports alimentaires (et donc nutritionnels) insuffisants, ce qui ne pourra qu'accélérer le processus de dégradation, physique et cognitif.

Il est donc essentiel de veiller au comportement alimentaire des malades d'Alzheimer, et de les aider correctement pour assurer des apports alimentaires corrects.

le poids du malade doit être surveillé : toute perte de poids doit faire réagir et l'intervention de professionnels de l'alimentation est nécessaire.

A noter pour étoffer encore cette problématique de certains malades Alzheimer sont déambulants, c'est à dire qu'ils ne restent pas en place, et peuvent ainsi parcourir plus de 20 km par jour, d'où des dépenses énergétiques augmentées. Ils ont également beaucoup de mal à se mettre à table et surtout à y rester, et du coup, les apports alimentaires sont insuffisants : ce sont donc des malades particulièrement sensibles à la dénutrition, et qu'il faudra surveiller très attentivement.

Difficultés liées á la maladie

1- Les problèmes de déglutition


la déglutition est un réflexe, qui peut être perturbé dans les maladies neurologiques. Lorsque le malade a du mal à déglutir, il tousse, essaie de vomir, il garde des aliments dans sa bouche, il refuse de manger... ceci entraînant des apports alimentaires insuffisants et une dénutrition.

Le réflexe de déglutition peut se rééduquer ou être stimulé : il faut alors faire appel à un orthophoniste ou à un kinésithérapeute.
On peut aussi prendre des précautions pour faciliter ce réflexe : Aider le malade  a se tienir bien droit, y compris au niveau de la tête; la présentation des bouchées doit se faire tranquillement, après s'être assuré que la bouchée précédente ait bien été avalée, en veillant également à ce que les bouchées  soient de volume correct; l'utilisation de cuillères très froides peut stimuler la déglutition.

On peut aussi travailler sur les textures de l'alimentation, puisque parfois, la mastication est également défaillante.

2- Savoir manger

Cet acte si simple et si naturel devient en lui même un problème.
Sur le plan social, lorsque l'on ne sait plus se servir des ustensiles : il existe bien sûr des ustensiles adaptés à certaines situations (assiette anti-dérapante, couverts adaptés...), mais certains malades trouveront plus simples de manger avec les mains. Il s'agit du coup d'adapter l'alimentation pour qu'elle soit préhensible (projet "manger mains" - livre "
Manger mains, nouvelle texture pour nouvelle indépendance"), et de ne pas refuser que le malade mange avec ses mains : au moins il mange!
Mais aussi sur le plan alimentaire pur : ne pas (re)connaître les aliments qui sont proposés est un sérieux frein à la prise alimentaire et peut conduire à un refus.

3- L'expression de la faim et des envies

la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer peut ne plus percevoir la sensation de faim, et, si elle n'est pas aidée, ne tout simplement pas penser à manger!

A l'inverse, la non perception de la sensation de satiété peut entraîner la prise de plusieurs repas rapprochés, la personne ne se souvenant pas avoir déjà mangé.
Ces deux types de comportements vont avoir des répercussions sur le statut nutritionnel, la première situation étant en général plus préoccupante que la seconde en terme de santé, surtout s'il s'agit d'une personne très âgée, la dénutrition n'est pas exclue.

Maladie d'Alzheimer et dependance

Les malades d'Alzheimer se trouvent dans une situation de dépendance, y compris sur le plan de l'alimentation. Ils ont besoin d'être entourés, soit par la famille, soit par des professionnels, qui prendront le temps d'expliquer et de proposer des solutions acceptables et sans danger.

Il y a donc une vraie nécessité d'apporter aux aidants des réponses à toutes les questions que ne manque pas de susciter cette maladie. Les professionnels doivent être spécifiquement formés à la prise en charge alimentaire d'un malade Alzheimer, afin que celui-ci soit correctement alimenté, et n'ait pas en plus à souffrir de dénutrition, ce qui reste malheureusement assez souvent le cas en France à l'heure actuelle.

    

                                                                                      Cet article a été inspiré de la revue d'information France alzheimer

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